Le Conseil fédéral et le Parlement ont décidé de ne pas attendre la votation populaire sur l’achat du bombardier furtif F-35. Le contrat de vente a été signé le 19 septembre en faisant ainsi un fait accompli et les initiateurs ont retiré leur initiative populaire.

Le SCI s’oppose à cette procédure douteuse du point de vue de la politique démocratique. Le résultat de la première votation populaire était extrêmement serré (50.1%) et une grande minorité a voté contre l’acquisition d’avions de combat. Cette minorité aurait pu devenir une majorité si les votants avaient pris conscience des arguments supplémentaires contre l’acquisition d’un avion de combat sous contrôle américain.

Le SCI proteste avec force contre l’acquisition du bombardier furtif américain F-35. En tant qu’organisation pacifiste, nous nous engageons en faveur de la non-violence. Sous la devise « Volunteering for Peace », nous organisons des projets qui contribuent à la paix au sens large du terme : justice sociale, développement durable, égalité des droits, solidarité et résolution non violente des conflits. Avec cette attitude fondamentale, nous refusons tout avion de combat, quel que soit son type.

Jamais les conflits interétatiques n’ont pu être résolus par la force des armes. Des systèmes d’armes plus puissants et plus complexes avec une plus grande portée, comme le F-35, n’augmentent pas la sécurité, mais au contraire les risques. Ils contribuent à l’extension géographique des conflits militaires et à l’anonymisation de la responsabilité de s’entretuer.

Les 25 milliards de coûts totaux estimés pour le F-35 seraient bien mieux investis dans la promotion de la paix et la prévention des conflits. En raison de nombreux conflits internationaux, l’Europe est confrontée à l’immense tâche de la reconstruction et de la réconciliation entre les belligérants.

Le DDPS a opté pour l’offre américaine du groupe Lockheed, en étant conscient que la communication électronique sol-air ne peut pas se faire sans le contrôle de l’armée de l’air américaine, même pendant l’exploitation. Outre le commandement suisse, le contrôleur américain peut donc intervenir à tout moment. Nous devenons ainsi dépendants d’une grande puissance pour laquelle ses propres intérêts géostratégiques sont bien plus importants que la souveraineté d’un petit Etat comme la Suisse.

Le F-35 est un bombardier furtif extrêmement rapide (Genève – Romanshorn en 11 minutes), qui a été conçu avant tout pour des guerres d’agression. La doctrine militaire suisse est officiellement axée avant tout sur la défense. Pourquoi avons-nous besoin d’un bombardier furtif capable de passer sous le radar ennemi et de larguer ensuite sa cargaison mortelle sur des objectifs militaires – à l’étranger ?

D’un point de vue géostratégique, la Suisse est entourée sur trois côtés par des pays de l’OTAN. D’un point de vue militaire, nous bénéficions donc – que cela nous plaise ou non – de la protection de l’OTAN. Un conflit militaire avec l’OTAN est extrêmement improbable. Il est plus probable que l’OTAN soit impliquée dans un conflit. Dans ce cas, l’agresseur devrait survoler un ou plusieurs pays de l’OTAN pour atteindre une cible suisse. Le dispositif de défense doit donc être coordonné avec l’OTAN ou avec l’Autriche et le combat aérien aurait probablement lieu au-dessus de l’étranger. L’acquisition des F-35 n’a donc de sens que si leur utilisation est étroitement coordonnée avec l’OTAN et a fait l’objet d’exercices préalables. Cela lie plus étroitement la Suisse à l’OTAN, qui mise actuellement fortement sur un renforcement militaire du bloc européen en raison de l’attaque russe contre l’Ukraine. Avec le renforcement et l’élargissement actuels de l’OTAN, la polarisation en Europe et la pensée en termes de schémas ami/ennemi augmentent. Cela rend encore plus difficile la mise en place d’un ordre de paix viable en Europe.

En tant que Service Civil International (SCI), nous y contribuons déjà aujourd’hui par l’échange international de volontaires avec nos organisations sœurs du monde entier et par l’enseignement de méthodes non violentes de gestion des conflits. En tant qu’organisation suisse pour la paix, nous nous engageons pour que notre Etat investisse le plus efficacement possible ses moyens limités, l’argent de nos impôts, dans la promotion civile de la paix plutôt que dans l’armement militaire.

Un appel à collaborer

Le comité du SCI a créé un «groupe de travail sur la politique de paix» dans le but d’améliorer le profil de la politique de paix du SCI. Nous voulons être plus visibles et nous impliquer dans le débat public pour un avenir plus pacifique en tant que membre du mouvement pour la paix. Nous voulons à l’avenir participer davantage à des manifestations pacifiques et à des actions non violentes et devenir ainsi visible en tant que SCI. Dans le cadre de cette initiative de relance du discours de paix, un groupe de travail sur les positions politiques a été formé.

Pour le travail du groupe sur la politique de paix, des volontaires sont recherché·es et naturellement bienvenu·es. Es-tu intéressé·e? Alors renseigne-toi au secrétariat info@scich.org sur les formes de collaboration qui correspondent à tes intérêts et à tes disponibilités.

https://samouraimma.com/

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